Riders on the storm...

Nous sommes partis le 23 oct aprèm de la Trinité avec Elie et Guillaume.












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Le soucis c'est qu'alors on se trouve sur le rail des cargos, ce qui demande pas mal de vigilance, car il y en a beaucoup et qu'on ne peut pas dire qu'ils font attention à nous: même si en tant que voilier, on a la priorité, c'est aussi la loi du plus fort, et là c'est pas nous les plus fort...
Mais on prend le coup d'oeil en particulier la nuit.








Le quatrième jour, le vent monte et on réduit la toile: génois à 1/2, 1 ris + génois à 1/3, 2 ris + génois à 1/4, 2ris plus de génois, mise à la cape le soir (GV2ris+ barre à contre). Le vent monte encore et la mer
se creuse.

Mauvaise nuit à entendre le vent monter et à regarder le baromètre descendre. Le lendemain, l'anémo indique 48noeuds max, soit 10Beaufort...on va dire un bon 8-9 en continu...


Le matin , ca baisse un peu (6-7B) et tourne à l'W: on renvoie un bout de génois et on file plein sud vers le cap finistère dans une mer bien formée (creux de 2-3 mètres), mais avec le soleil, c'est bien ultime...

Alerte dans la nuit à 3h: un grain, rafales à 35noeuds, tout le monde sur le pont, on affale tout et on sort la voile de cape. Mise à la cape pour le reste de la nuit.

Le matin, le vent de S fait une pointe à 51noeuds, on fait un évitage de cargo de haut vol, et on décide de fuir s'abriter à la corogne (qui est à 60miles, 120km)...
Avec la voile de cape et le moteur, on tient le bateau mais pas question de le laisser sous pilote, faut barrer pour esquiver.

Du coup on fait des quarts de 1h15 à la barre et on veille les cargos au radar car on doit retraverser le rail; et avec la mer on ne les voit qu'au dernier moment et de tout façon ils ne sont pas manoeuvrant dans ces conditions.

Le bateau tient bien la mer dans des creux de 3-4m et comme on prend +/- les vagues de coté, il faut esquiver les déferlantes. Si tu n'y arrives pas, c'est sanction: tu te fais bien mouiller et le bateau bien bousculer...
Le vent est à 30noeuds, parfois 40/45 (8-9B).

En se rapprochant de la côte, avec les hauts fonds, la mer devient vraiment mauvaise, courte, hachée, déferlante, c'est le domaine de la lutte, dantesque...

Arrivée à la corogne à 2h du mat', guidés par le phare de la tour d'hercule...

On va attendre un peu que ça se calme pour repartir...

Premiers constats
- Le bateau est solide, on se sent bien en sécurité, c'est bien une coque acier de 8mm.
- Il tient bien la mer, dans le cockpit on ne se fait quasi pas mouiller et ne se fait pas coucher par les grosses déferlantes.
- Il n'est pas très perfomant au près, guère mieux de 40° du vent en barrant, 60° sous régulateur d'allure.
- Le gros temps se gère bien à condition de s'adapter: on réduit la toile, on se met à la cape au dessus de 35-40 noeuds et là le bateau est étonnament calme compte tenue de la mer, on peut dormir et on dérive à 1-2 noeud ce qui permet de ne pas perdre trop de terrain.
Les stades d'après (qu'on a pas testé et je ne suis pas pressé...), c'est la fuite (voile de cape ou tourmentin et mer 3/4 arrière), la fuite à sec (pareil mais sans les voiles), et le stade ultime, la fuite freinée (pas de voile et ancre flottante ou petite voile dans l'eau pour ralentir, calfeutrage dans le bateau)
- Le principal danger provient des cargos qui vont vite et qui débouchent de nulle part sans nous voir...
- J'ai pas le mal de mer ;-)
- Comme on est que trois pour l'instant, une des difficultés est le rythme: on fait des quarts de 2h la nuit, du coup ca fatigue bien. Les deux premiers jours avec Guillaume on s'est pris pour des autres et on a barré pendant les quarts. On a vite compris que c'est moins fatiguant de mettre le régulateur d'allure et de somnoler en jetant un oeil tous les 1/4h, car même si on va moins vite, il faut tenir la distance...

Mais bon c'est quand même pas si mal.

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